

Introduction
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La violence conjugale est une réalité universelle qui transcende les frontières, touchant des individus de toutes classes sociales, cultures et religions (Barnes, 2001 ; Hosseini-Sedehi, 2016).
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Les études croissantes sur la violence conjugale soulignent la vulnérabilité des groupes minoritaires et l’importance d’études culturellement adaptées (Ahmed et al., 2019; Felitti et al., 1998; Thombs et al., 2007)
Pourquoi étudier les musulmans ?
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Au Canada, les musulmans, qui comptent près de 1.8 million de personnes (Statistique Canada, 2021), sont particulièrement à risque de subir des violences en raison de difficultés économiques, barrières linguistiques, racisme et inaccessibilité aux services sociaux (Dossa, 2009; Riley, 2011).
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Les croyances religieuses et la culture occupent une place importante dans la façon dont une personne peut faire l'expérience de la violence conjugale (Ahmed et al., 2019).
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Nous avons choisi de nous concentrer sur la communauté musulmane en raison de sa situation de minorité et de ses caractéristiques uniques, souvent méconnues (Amal Center for Women, 2016). Il existe un besoin urgent d'expertise et d'aide pour ce groupe particulier.
Disclaimer
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Les principes islamiques en eux-mêmes ne justifient ni n'encouragent d’aucune manière la violence conjugale (Ahmed et al., 2019; Alkhateeb, 1999; Hosseini-Sedehi, 2016).
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Notre conviction profonde est que chaque groupe minoritaire, chaque culture et chaque communauté mérite d'être traité avec respect et d'avoir accès à des services adaptés à sa réalité spécifique.
Objectifs
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Cette affiche découle d'un état de la littérature portant sur la violence conjugale au sein de la communauté musulmane. Peu d'études ont porté sur ce sujet et presque toutes se sont intéressées au vécu des femmes musulmanes comme victimes de la violence conjugale.
Plan du contenu
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L'affiche pour ce colloque offrira un portrait des musulmans au Canada, ainsi que des facteurs protecteurs et des facteurs délétères associés à la religion. Cet état de la littérature vise principalement à enrichir les connaissances et compétences culturelles des acteurs du domaine. De plus, une section sera dédiée à des pistes d’intervention et de prévention spécifiques à la communauté musulmane.
Portrait des musulmans
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1.8 millions de musulmans au Canada
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1.6 milliards de musulmans dans le monde
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La religion qui connaît la croissance la plus rapide à l'échelle mondiale.
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Importante diversité ethnique!
Musulmans et arabes ?
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Il est essentiel de ne pas confondre à tort les musulmans avec les Arabes . Contrairement à une idée répandue, les Arabes sont une minorité statistique au sein de la communauté musulmane.
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Par exemple, les Indonésiens, aussi nombreux que les Arabes du Maghreb et du Machreq (autres pays arabes), font partie des dizaines de millions de musulmans répartis en Asie, en Afrique et en Europe (Ribau, 2015).
A B C de l'islam
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L’islam est tout d’abord fondé sur le principe de l’unicité de Dieu (tawhid), qui fait référence à la croyance en un Dieu unique (Alwani & Abugideri, 2003).
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Comme dans toutes les religions, il existe diverses écoles de pensées à l’intérieur même de l’islam. Toutefois, certains principes de base et valeurs sont partagées par tous les musulmans.
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Les enseignements contenus dans le Coran, les hadiths et la sunna établissent un ensemble de croyances, de valeurs et de codes moraux qui peuvent jouer un rôle central dans la formation de l’identité et du comportement des musulmans.
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Le Coran enseigne certaines valeurs essentielles qui influencent la manière dont les musulmans pensent et se conduisent (Alwani & Abugideri, 2003).
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Parmi elles se trouvent la conscience de Dieu (taqwa), le bien (ihsan), la justice (`adl), l'égalité (musawa), la patience (Sabr) et l’engagement à faire ce qui est bien, juste et équitable (ma’ruf) (Alwani & Abugideri, 2003).
Religion comme support
(Ahmed et al., 2019; Ghafournia, 2017; Hassouneh-Phillips, 2003; Hosseini-Sedehi, 2016; Konaré & Moro, 2014; Oyewuwo-Gassikia, 2016b) :
Spiritualité
Les femmes musulmanes victimes de violence conjugale trouvent souvent du réconfort et de l'espoir dans leur foi, en croyant en une force divine qui peut améliorer leur situation.
Pratique religieuse
Pour certaines victimes, la prière, la lecture du Coran ou le dialogue avec Dieu représentent leur principale stratégie pour faire face à la souffrance et à l'isolement imposés par la violence conjugale.
Communauté religieuse
Les communautés religieuses offrent un précieux soutien social aux victimes, parfois en fournissant un soutien émotionnel. Cela peut réduire l'isolement et renforcer le sentiment d'appartenance, mais les effets varient selon les circonstances individuelles. Néanmoins, les effets positifs de la spiritualité et de l'appartenance religieuse présentent une variabilité significative en fonction des circonstances individuelles de chaque sujet.
Manipulation
de la religion
Il arrive également que la religion puisse être manipulée afin de justifier et maintenir la violence au sein de la famille.
Selon la Muslim Wheel of Domestic Violence, adaptée du modèle de la roue du pouvoir et du contrôle (Domestic Abuse Intervention Project, 2011), certains auteurs de violence détournent des principes islamiques afin de maintenir leur emprise sur le foyer (Khan, 2014).
Ces stratégies visent à faire croire aux victimes que la violence qu'elles subissent est méritée et justifiée par l'islam. Ces croyances erronées et induites par la peur peuvent façonner la compréhension des victimes et leur acceptation de la violence au fil du temps.
« Minimiser, nier et blâmer ».
L'une des principales stratégies adoptées par les auteurs de violence consiste à minimiser ou nier l'existence de l'abus ainsi que la gravité de ses conséquences.
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L’incapacité à reconnaître la violence comme étant de l’abus est un enjeu important pour de nombreuses femmes musulmanes victimes de violence conjugale (Ahmed et al., 2019). Dans une recherche qualitative notamment, Simmons (2015) a soulevé que la majorité des participantes restreignaient leur définition de la violence exclusivement à sa manifestation physique, négligeant ainsi les autres formes de violence.
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Certains auteurs de violence déguisent leurs abus en les qualifiant de « discipline ».
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Certains vont même jusqu'à qualifier la violence conjugale de « concept occidental » auquel il faudrait se soustraire, légitimisant et normalisant leur oppression (Ahmed et al., 2019).
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Certaines victimes peuvent également entretenir la croyance que la violence conjugale constitue un test ou une épreuve imposée par Dieu, voire une manifestation de la volonté divine (Ahmed et al., 2019; Ghafournia, 2017; Konaré & Moro, 2014). Cette croyance distord la valeur de la patience (sabr), promue par les enseignements religieux, en encourageant les femmes à endurer patiemment cette épreuve et, par conséquent, à subir les sévices physiques et psychologiques. Toutefois, la patience en tant que valeur islamique n'implique en réalité en aucun cas que les victimes d'oppression endurent et tolèrent l'abus.
« Male privilege » ou Privilège masculin.
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Ahmed et al. (2019) soulignent que les interprétations patriarcales de l’islam ont doté les hommes d’un pouvoir excessif et ont empêché les femmes de connaître leurs droits islamiques. Certains abuseurs vont jusqu'à prétendre que Dieu leur a conféré une supériorité, légitimant ainsi leur domination comme un droit divin. En parallèle, ils inculquent l'idée que les femmes leur doivent une obéissance totale, exploitant la crainte de désobéir à Dieu en désobéissant à leur mari. Ces hommes justifient parfois leurs abus physiques et verbaux comme étant leur droit de mari ou de père (The Muslim Wheel of Domestic Violence, s. d.). Pourtant, les enseignements religieux mettent sur un pied d'égalité l'homme et la femme.
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Peur du divorce : D’autres encore menacent de divorcer si la victime ne lui obéit pas. Au sein de nombreuses cultures à majorité musulmane, le divorce est souvent mal perçu. Les femmes divorcées, parfois perçues comme du « verre brisé » qui ne peut être réparé après avoir été cassé (Ahmed et al., 2019, p. 9) sont souvent stigmatisées (Alwani & Abugideri, 2003; Simmons, 2015). La crainte d’être rejetées ou jugées par leur communauté ou leur famille peut pousser les femmes à rester dans des situations d’abus. Ainsi, les auteurs de violence conjugale répètent à leurs victimes qu’elles ne vaudront rien dans la société en tant que femmes divorcées.
Isolement
L'isolement se révèle être un mécanisme de contrôle puissant (Domestic Abuse Intervention Project, 2011). Certains hommes déforment des textes religieux pour convaincre leurs femmes qu'ils ont le droit de régir tous les aspects de leur vie
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L'islamophobie isole les victimes : Parallèlement, certaines recherches suggèrent que les sociétés occidentales peuvent contribuer à renforcer l’isolement des femmes musulmanes victimes de violence conjugale. Les climats islamophobes et les préjugés envers les musulmans découragent les femmes musulmanes d’avoir accès aux services sociaux disponibles pour les soutenir (Ghafournia, 2017; Hosseini-Sedehi, 2016; Oyewuwo-Gassikia, 2016).
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La crainte d'attirer davantage de stigmatisation envers leur religion, la peur d'être stigmatisées, le sentiment qu'elles ne seront pas comprises, ou encore l'inquiétude de ne pas pouvoir maintenir leurs pratiques religieuses dans des lieux d'hébergement, constituent autant de freins significatifs à leur recherche d'assistance (Oyewuwo-Gassikia, 2016).
Abus financier
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L'abus financier est un mécanisme subtil qui peut prendre diverses formes, allant du refus d'accéder aux finances familiales si la femme ne travaille pas elle-même à des tactiques plus insidieuses.
Abus émotionnel
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L'abus émotionnel émerge comme une stratégie insidieuse pour exercer un contrôle psychologique sur les victimes (Domestic Abuse Intervention Project, 2011). Cela se manifeste par l'utilisation délibérée d'insultes, de propos injurieux et de sarcasmes lors des interactions, créant ainsi un climat de dénigrement et d'humiliation. Ces attaques remettent parfois en question la piété musulmane de la victime et accusent la femme d’être une mauvaise femme et une mauvaise mère.
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L'abus émotionnel s'étend également à imposer le silence sur les abus pour préserver l’honneur familial.
Utilisation des enfants
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L’utilisation des enfants est une technique de manipulation fréquemment utilisée dans des dynamiques de violence conjugale. Elle implique notamment de rabaisser les capacités parentales de la victime et de remettre en question sa capacité à prendre soin des enfants. Il arrive même que les symptômes de traumatisme des enfants soient utilisés contre la victime. Les abuseurs vont jusqu'à semer la discorde au sein de la famille en disant aux enfants que leur mère est une mauvaise musulmane, attribuant à cette dernière la responsabilité de l'abus qu'ils infligent.
Quoi retenir pour l'intervention et la prévention ?
1. Utiliser le Concept "d'oppression" plutôt que violence conjugale !
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Selon Alwani et Abuguideiri (2009), le concept de violence conjugale n’a pas été utilisé traditionnellement dans les cultures musulmanes. Le Coran ferait plutôt mention du concept d’oppression qui peut être défini comme « un usage injuste ou cruel de son autorité » (Alwani & Abugideri, 2003, p. 31).
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L’oppression inclut tous types d’abus ou d’injustices à l’égard d’une ou de plusieurs personnes. Sur le plan familial, l’oppression englobe tout acte qui nuit aux droits fondamentaux des époux et des enfants, notamment « l'agression, les comportements injustes, les paroles ou traitements brutaux (en particulier le mariage forcé), et le fait d'infliger un préjudice ou une blessure. Les actions qui entrent dans l'une de ces catégories sont contraires aux valeurs islamiques de justice, d'égalité, de liberté, de miséricorde et de pardon » (traduction libre) (Alwani & Abugideri, 2003, p. 30).
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L'étude de la violence conjugale chez les musulmans met en lumière le rejet catégorique, par le prophète Mohamed, de l'utilisation de la violence au sein de la famille.
2. Acquérir des compétences culturelles
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On ne peut pas "traiter tout le monde pareil", mais il ne faut pas tout culturaliser !
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Les valeurs islamiques telles que la conscience de Dieu, le bien, la justice, l'égalité, la patience et l'engagement peuvent être des leviers importants pour l'intervention.
3. Lutter contre la stigmatisation des femmes musulmanes
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Examiner et corriger ses propres préjugés sur les femmes musulmanes
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Les climats d'islamophobie et de stigmatisation contribuent à leur isolement, les empêchant souvent d'accéder aux services d'aide par peur de jugement et d'incompréhension.
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Les femmes musulmanes n'ont pas besoin d'être "sauvées"
4. Prévention Communautaire:
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Il est difficile pour les femmes de reconnaitre la violence conjugale et ses formes. Ainsi, il pourrait être pertinent de créer une campagne de sensibilisation pour apprendre à reconnaitre les formes de violence conjugale et ses signes précurseurs.
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Sensibiliser sur la violence conjugale est complexe, notamment en raison de sa banalisation par les agresseurs qui la qualifient de concept occidental.
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Travailler en partenariat avec les leaders religieux est crucial, bien que certains encouragent parfois le silence ou la patience, valeurs souvent détournées pour maintenir le statu quo.
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De nombreuses victimes ne reconnaissent pas la violence conjugale et ses différentes formes.
5.Déconstruction de Valeurs Détournées
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Réinterpréter des valeurs telles que la patience (sabr), préserver l'intimité familiale (qui mène au silence), et la préservation des liens familiaux est nécessaire pour éviter leur utilisation abusive.
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Patience ou sabr : La valeur du Sabr, souvent traduite par « patience », encourage les croyants à voir les difficultés comme des tests de la part de Dieu, qui peuvent être utilisés pour renforcer leur foi. Comme l’expliquent Alwani et Abuguideiri (2003), il s’agit ici d’une attitude active qui inclut notamment « l'endurance, la persévérance, la détermination et la ténacité » (p.40). Contrairement à une interprétation erronée de la patience comme une simple acceptation silencieuse des situations difficiles, le Coran associe le Sabr à l'idée de lutte. Ces valeurs ont le pouvoir de devenir un puissant moteur de transformation pour les cliniciens qui travaillent avec des individus de foi musulmane.
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Préserver les liens familiaux : L’importance accordée à la préservation des liens familiaux, par exemple, peut encourager les musulmans à déployer plus de patience et de tolérance à l’égard de leur famille. Pour certains, ces principes poussent parfois à tout permettre, même les comportements qui causent préjudice, comme les abus physiques ou verbaux. D’une part, l’islam considère chaque être humain comme ayant droit au respect et à la sécurité (Alwani & Abugideri, 2003). Plusieurs intellectuels musulmans supportent l’idée que le corps et l’âme est une amana de Dieu lui-même, soit une responsabilité de laquelle il faut prendre soin et que toute forme d’abus physique, sexuel ou psychologique est une atteinte directe à cette amana (Muslim Central, 2020). D’un point de vue religieux, nul ne devrait permettre qu’autrui fasse du mal à cette amana, ce qui met des limites à la tolérance dans les relations interpersonnelles, incluant les parents, la famille ou le partenaire.
Sources
1 (Barnes, 2001 ; Hosseini-Sedehi, 2016)
2 (Ahmed et al., 2019; Felitti et al., 1998; Thombs et al., 2007)
3 (Statistique Canada, 2021)
4 (Dossa, 2009; Riley, 2011)
5 (Ahmed et al., 2019)
6 (Amal Center for Women, 2016)
7 (Ahmed et al., 2019; Alkhateeb, 1999; Hosseini-Sedehi, 2016)
8 (Ribau, 2015)
9 (Ahmed et al., 2019; Ghafournia, 2017; Hassouneh-Phillips, 2003; Hosseini-Sedehi, 2016; Konaré & Moro, 2014; Oyewuwo-Gassikia, 2016b).
10 (Domestic Abuse Intervention Project, 2011)
11 (Khan, 2014)
12 (Ahmed et al., 2019)
13 (Ahmed et al., 2019; Ghafournia, 2017; Konaré & Moro, 2014)
14 (Alwani & Abugideri, 2003; Simmons, 2015)
15 (Ghafournia, 2017; Hosseini-Sedehi, 2016; Oyewuwo-Gassikia, 2016)
16 (Alwani & Abugideri, 2003, p. 31)
17 (Alwani & Abugideri, 2003)
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